En cette année de la gastronomie et pour participer à cet élan national, « les arts du bien manger » s’exposeront tout l’été à l’Abbaye de Graville et au musée de l’Hôtel Dubocage de Bléville. Un écho sera fait à cette thématique à la Maison de l’armateur. « Petites tables & Grand Couvert -Mille ans de convivialité » recevront autour des collections de mobilier, de céramique et de verrerie des musées. Peintures, gravures, livres de cuisines, objets quotidiens ou insolites leurs seront associés pour célébrer les goûts, les arts et la table, et partager mille ans de convivialité.

A l’Hôtel Dubocage de Bléville, un écho est donné à cette exposition autour de trois vitrines.  Elles mettent en valeur les arts de la table à bord des paquebots de la Compagnie Générale Transatlantique qui exportent, jusqu’au milieu du 20e siècle, l’art de vivre à la française dans le monde entier. 

Le Muma, musée d’Art moderne André Malraux, l’association French Lines & Cie, Le Gevac de Normandie, l’association La Muse, La maison de la terre de la Communauté de communes de Roumois-Seine et l’artiste plasticienne Hélène Souillard participent à cette exposition au travers de différents prêts d’œuvres.

Cette exposition est réalisée en partenariat avec le Pôle Céramique de Normandie, dans le cadre du Festival Normand de la Céramique.

Au Moyen Âge, deux repas rythment traditionnellement la journée : le dîner, servi entre 10 et 11 heures et le souper entre 16 et 19 heures. Le pain représente, à cette époque, l’essentiel de l’alimentation. Les viandes, poissons, légumes, fromages et fruits qui peuvent l’accompagner sont considérés comme un complément. Ses usages sont multiples. Rompu en gros morceaux, il sert à « épuiser » les écuelles; sec et coupé en tranches, il se transforme en « tailloir ». Il isole les viandes du tranchoir et absorbe les sauces. A l’issue d’un banquet, ce pain « tailloir » n’est pas consommé par les convives mais donné aux pauvres dont il améliore l’ordinaire. 

Les viandes, pratiquement absentes du quotidien paysan sont très présentes dans l’alimentation des grands. Des poissons, des œufs et des légumes les remplacent pendant les nombreuses périodes maigres du calendrier liturgique et dans la cuisine monastique. 
Les mélanges d’aliments, les préparations aigres-douces - sucré-salé -, les saveurs acides et fortement épicées sont très appréciés et on consomme les vins jeunes , épais, mêlés d’épices et coupés d’eau. 
 

Le 18e siècle poursuit l’affirmation d’un goût pour une cuisine simple, raffinée, inventive et légère. Les repas officiels fastueux ne sont pas oubliés mais on aime également réunir quelques convives lors de petits soupers. Les tables arrondies facilitent les échanges et les domestiques quittent la pièce après avoir apporté les plats. Les services de table peuvent compter des centaines de pièces en harmonie avec les plats. Faïences et porcelaines rivalisent d’élégance avec les pièces d’orfèvrerie qu’elles tendent à remplacer. Enfin, l’usage de la salle à manger se répand à partir de 1730, dotant enfin les demeures 
d’espaces aux fonctions et décors spécifiques.  

L’ensemble de la société se passionne pour la cuisine, le roi Louis XV prépare le chocolat de ses filles et de nombreux grands reçoivent autour de plats qu’ils ont personnellement 
cuisinés. La consommation de produits de luxe : café, thé, chocolat, glaces et pâtisseries se généralise au même moment.   
 

Le thé, le café et le chocolat arrivent en France au 17e siècle en provenance de Chine, du Moyen-Orient et d’Amérique du Sud, et séduisent rapidement les Français.
Considérés comme des produits de luxe, ils sont consommés dans les milieux aristocratiques, puis se diffusent grâce aux cafés et « boutiques de chocolat à boire », qui deviennent de nouveaux lieux de sociabilité. Si le café se démocratise rapidement, il faut attendre le 19e siècle pour les autres boissons chaudes. 
Une vaisselle spécifique est créée pour répondre à ces nouvelles habitudes alimentaires. Les objets qui la composent sont utilisés pour la préparation et la dégustation des boissons chaudes exotiques. Apparaissent ainsi des tasses trembleuses, des chocolatières, des théières, des cafetières, des pots à lait, des sucriers… Leurs matériaux précieux – argent, porcelaine, verre – en font de véritables œuvres d’art.

Pour les petits ou grands curieux, un espace a été spécialement aménagé dans l'exposition, pour s’exercer à la nature morte, découvrir les épices, lire un livre ou jouer à la dinette !

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