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Expositions

SO ROMANTIC GRAVILLE

01
juil
2020
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01
nov
2020
Abbaye de Graville

Carré Eyriès - section Sainte Anne

Dans une partie du cimetière romantique, au pied du cèdre du Liban étrangement couché sur le mur ouest de l’ancien cloître, se trouvent les sépultures :

D’Alexandre Eyriès (1778-1862). Négociant et maire de Graville-l’Eure, sensible à la qualité architecturale de l’Abbaye et qui à l’appel de l’abbé Cochet, archéologue, fait entreprendre de lourds travaux sur l’édifice.

De Jean-Baptiste Benoît Eyriès (1767-1846). Négociant et géographe, membre de l’Institut, auteur de plusieurs ouvrages de cosmographie et géographie dont certains rédigés avec son frère Alexandre.

Carré Eyriès du cimetière romantique. Le cèdre du Liban est adossé sur le mur du cloître.

Carré Régnault - section Sainte Anne

Dans un ordre non connu, se trouvent les sépultures :
D’Étienne Xavier Régnault (1766-1847), parfois appelé Régnault de la Montoison, négociant drapier à Paris, résidant au Havre à la fin de sa vie et père de William Régnault. De César, Joseph, Guillaume dit William Régnault (1804-1848), banquier et négociantarmateur, directeur, associé puis propriétaire de la maison de négoce Lefèvre-Régnault. Auteur d’essais politiques, il est l’un des témoins au mariage de Léopoldine Hugo, ayant permis l’union en fournissant un emploi honorable au futur époux Charles Vacquerie. William Régnault décède brutalement en 1848. Ce drame inexpliqué, dans une période de banqueroute et de contexte politique agité, a engendré plusieurs articles de presse depuis le XIXe siècle, autour d’une inspiration possible de Victor Hugo pour Les Misérables. De Françoise Louise Duroselle (1819-1839), première épouse de William Régnault, décédée à l’âge de 20 ans, en mettant au monde son premier enfant. La famille Duroselle était une puissante famille de Graville impliquée dans l’éclairage au gaz de la ville.

Carré Lefèvre - section Sainte Honorine

Dans la section Sainte Honorine du cimetière, sont rassemblées les sépultures de la famille Lefèvre, négociants et aménageurs urbain. La première tombe à gauche est celle de Nicolas Lefèvre, mort en 1842. Il était le beau-frère de Léopoldine Hugo, ayant épousé Marie Arsène Vacquerie, soeur de Charles Vacquerie. Suivent les sépultures de ses deux fils jumeaux, Charles Émile et Paul Léon décédés à 3 ans d’intervalle, portant les épitaphes de Victor Hugo, celui-ci étant très attaché à ces enfants. 

Ci-dessous les épitaphes de Victor Hugo :

Tombes situées dans le cimetière romantique, présentant des épitaphes de Victor Hugo.

Charles Émile Lefèvre,
mort le 5 novembre 1839, âgé de 4 ans et 10 mois

« Vieux lierres, frais gazon, herbe, roseaux, corolles
Eglise où l’esprit voit le Dieu qu’il rêve ailleurs
Mouches qui murmurez d’ineffables paroles
A l‘oreille du pâtre assoupi dans les fleurs
Vents, flots, hymne orageux, choeur sans fin, voix sans
nombre
Bois qui faites songer le passant sérieux
Fruits qui tombez de l’arbre impénétrable et sombre
Étoiles qui tombez du ciel mystérieux
Oiseaux aux cris joyeux, vagues aux rumeurs profondes
Froid lézard des vieux murs dans les pierres tapies
Plaines qui répandez vos souffles sur les ondes
Mer où la perle éclot, terre où germe l’épi
Nature d’où tout sort, nature où tout retombe
Feuilles, nids doux, rameaux que l’air n’ose effleurer
Ne faites pas de bruit autour de cette tombe
Laissez l’enfant dormir et la mère pleurer ».

V. Hugo

 

Paul-Léon Lefèvre,
mort le 19 mai 1842, âgé de 7 ans et 8 mois

« Il vivait, il jouait, riante créature
Que te sert d’avoir pris cet enfant, ô nature
N’as-tu pas les oiseaux peints de mille couleurs
Les astres, les grands bois, le ciel bleu, l’onde amère ?
Que te sert d’avoir pris cet enfant à sa mère
Et ce l’avoir caché sous les touffes de fleurs ?
Pour cet enfant de plus, tu n’es pas plus peuplée
Tu n’es pas plus joyeuse, ô nature étoilée
Et le coeur de ta mère en proie aux tristes soins
Ce coeur où toute joie engendre une torture
Cet abîme aussi grand que toi-même, ô nature
Est vide et désolé pour cet enfant de moins. »

V. Hugo

 

Puis vient la sépulture de son épouse Marie Arsène Lefèvre née Vacquerie, décédée en 1882, proche de Victor Hugo. Puis la sépulture de l’épouse de son fils Marie Armande Lefèvre née Lecadre (1839-1899). Et enfin, celle de son fils aîné Ernest Lefèvre (1833-1889), député de la Seine, journaliste au journal Le Rappel fondé entre autres, par Charles et François Victor Hugo et un des exécuteurs testamentaires de Victor Hugo. Épitaphe : « Le Conseil Général de la Seine l’a fait son président ; Paris l’a fait son député ; la Chambre l’a fait son vice-président ; Victor Hugo l’a fait son exécuteur testamentaire. Tous ont salué en lui une
haute intelligence, un grand caractère et la probité absolue ».

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Livret de déambulation - cimetière romantique de Graville