Cette figure de proue d’une qualité exceptionnelle, représente un ecclésiastique. Il s’agit de Pie IX (1792-1878), très probablement exécutée vers 1850 par le sculpteur havrais Pierre François Armand Haumont. Elève de Michel Lainé, il remplaça les statues des évangélistes de la cathédrale Notre-Dame brisées pendant la Révolution. Cette représentation a orné la guibre du trois-mâts Pie IX de l’armement HI & Levavasseur (Rouen), puis Levavasseur et Leloup (Le Havre).

Ce bateau appareilla du Havre comme navire baleinier entre 1851 et 1855, puis comme long-courrier, avant de terminer sa carrière à Ceylan en 1866 où il fut condamné pour innavigabilité puis vendu et dépecé.

La chasse à la baleine

Abandonnée au Havre en 1670, la chasse à la baleine connue un nouvel essor au XIXe siècle, encouragée par des primes de l’Etat. Une Ordonnance Royale, datant du 8 février 1816, accorde une prime de 50 francs par tonneau de jauge, à tout armement de pêche aux cétacés parcourant les océans du nord ou du sud. De nombreuses familles vivent de cette activité, notamment les Augustin Normand. Les chantiers de construction navale Augustin Normand vont fabriquer 7 baleiniers entre 1819 et 1838. Ce sont de solides trois-mâts d’une quarantaine de mètres de long et d’une dizaine de mètres de large, embarquant à leur bord une trentaine de marins.
Dès 1850, les français abandonnèrent la chasse à la baleine devant une concurrence (américaine surtout) trop importante et l’allongement des campagnes de pêche. En 1868, à l’issue de son ultime campagne de pêche, le Winslow rentre au Havre. C’est le dernier navire baleinier français.